Premier accident de la route...
Ce n'est pas un des meilleurs souvenirs, mais c'est certainement un moment fort de ma vie qui a changé pas mal de choses et m'a permis d'apprendre rapidement qu'en deux-roues on est fragiles...
Un repas en famille un samedi soir chez ma tante se termine, je suis venu avec ma "mob", je la désirais tellement depuis plusieurs années : mon premier deux-roues à moteur, synonyme de liberté, de plus d'autonomie et de plaisir !
Il fait nuit et tout le monde me conseille de rentrer en voiture avec mes parents et de reprendre la mob demain, quand il fera jour...meuh non, je pensais que j'étais assez doué, mais je n'avais la mob que depuis quelques mois (début d'année) et c'était ma 1ère fois de nuit : super, belle occasion de tester la conduite de nuit et de voir si l'éclairage est suffisant, après tout, la nuit c'est plus facile, il y a moins de monde sur la route et je peux rouler doucement si la visibilité n'est pas bonne...et puis un peu plus de 8 km c'est faisable...je pars en premier et mes parents me suivent quelques minutes plus tard en voiture.
2 km plus loin, alors que la route est déserte, en ligne droite, j'accélère avant une côte pour prendre un peu de vitesse, je baisse la tête, je regarde mon compteur, puis dans mon rétro...et je relève la tête : à quelques mètres de moi se trouve une voiture garée sur le bord de la route...grisé par la nuit, la route déserte, la sensation de liberté et l'excitation d'arriver sous peu à la maison, j'ai viré trop à droite et je roule sur les places de parking vides le long de la route, la voiture devant moi est décidemment trop proche et c'est l'impact. Je ne sais pas si j'ai eu le temps de freiner ou essayer un évitemment, mais je ne crois pas, tout juste relacher les gaz...J'ai quelques "flashs" en tête et je me souviens voir tout un tas d'images et de pensées défiler dans ma tête juste avant l'impact...puis, plus rien...un grand bruit, un trou noir de quelques secondes/minutes et je me retrouve allongé au milieu de la route, à plusieurs mètres de ma mob adorée.
Mon premier réflexe n'est pas le bon : je me lève et pense immédiatement qu'il faut que j'aille sur le bord de la route pour éviter qu'une voiture ne m'heurte puisqu'il fait nuit...et là, première douleur qui m'empêche de marcher, mais je force un peu et fini par tomber...je me traîne sur le trottoir...une personne ouvre les fenêtres de sa maison et me demande si tout va bien ou si elle doit appeler les secours...j'ai un second mauvais réflexe en retirant mon casque pour mieux respirer...je lui dit que ça va et que mes parents arrivent sous peu, je pense qu'eux sauront quoi faire...les premiers automobilistes qui arrivent voient ma mob au milieu de la route à quelques mètres et moi sur le trottoir s'arrêtent, quelques voisins sortent...je me retrouve avec un petit attroupement autour de moi et mes parents qui n'arrivent pas...une personne me dit de ne pas bouger la jambe parce qu'elle pourrait être cassée...la douleur n'est pas encore vive, l'adrénaline m'aide, mais j'ai l'esprit un peu troublé et ne pense qu'à rassurer mes parents : je suis OK, juste blessé, mais j'ai réussi à me lever donc ce ne sera rien de grave à part quelques écorchures...la douleur augmente...j'ai enlevé mes gants et mon pouce droit est en sang...je découvrirais plus tard qu'un gros bout d'ongle et de peau sont restés dans le gant...mon ongle mettra plus de 6 mois à repousser.
Les pompiers sont à moins d'un kilomètre et arrivent rapidement...j'ai un excellent souvenir de leur intervention : pros et sympas, malgré mes nombreuses questions sur mon état. Ma jambe me fait extrêmement mal et me préoccupe : je n'avais jamais éprouvé une telle douleur physique. On me place sur une civière pour m'immobiliser au maximum et quelques minutes plus tard je me retrouve à l'hôpital. La douleur est vive et je me rappelle serrer très fort la main de ma mère en me plaignant de la douleur. Je me posais même des questions sur l'intégrité de ma jambe et si les conséquences seraient sérieuses ou non...Les sédatifs arrivent et la dernière image que j'ai en tête sont les néons et le plafond des couloirs de l'hôpital alors qu'on m'amène au bloc opératoire...
Je me réveille bien plus tard, un plâtre sur les trois quarts de la jambe, impossible de la plier donc...ma famille est autour de moi et je suis un peu étourdi après l'anesthésie...J'ai une fracture presque ouverte du tibia et une blessure qui saigne à l'endroit de l'impact sur l'os : il y a un relief sur le plâtre à cet endroit pour éviter de mettre le plâtre directement sur la blessure en salle d'opération. Je découvrirai plus tard que des bouchons de bouteille ont été utilisés pour créer ce relief et éviter tout contact entre plâtre et blessure. 😀 Les médecins ont du déboucher le Champagne dans la salle d'opération !!! 😀 😀 Aucune plaque ou vis, même si le type de fracture le nécessitait : j'ai 14 ans et je suis en pleine croissance.
J''ai passé quelques semaines après mon brevet des collèges, seul dans une salle, avec un aménagement spécial pour le temps des épreuves : mon pouce droit blessé, j'avais besoin de plus de temps pour écrire.
Je me souviens de mon ami Pierrick qui passait me voir à la maison pour me saluer et me mettre à jour sur les leçons que je perdais à l'école durant ma convalescence. Merci à lui !
J'ai récupéré à 100% et de cet accident, j'ai tiré plusieurs leçons : on est vraiment fragiles et l'équipement est extrêmement important à moto...même si ce n'ést qu'un 50cc.
C'était le WE de la Pentecôte et j'ai ensuite passé plus de 3 mois avec des béquilles : j'étais ensuite capable de courir et de dévaler les escaliers avec ! 😀
Une fois ma mob réparée, j'appréhendais d'avoir peur de la reprendre (j'avais peur d'avoir peur ! 😀 ), mais après être monté dessus avec le second plâtre (sous le genou), dans la cour de la maison, j'ai tout de suite eu envie de la mettre en marche ! 😃 Dès que j'ai pu je l'ai reprise et n'ai eu aucune peur particulière, juste un regard plus attentif aux risques sur la route et éviter de me laisser distraire ne serait-ce que quelques secondes.
Je n'ai plus jamais repris un deux-roues à moteur un week-end de Pentecôte...jusqu'au 23 mai 2010 (voir le souvenir), date à laquelle je me trouvais en Italie et sans penser qu'il s'agissait de la Pentecôte (en Italie, la Pentecôte n'est pas célébrée autant qu'en France et le long week-end de Pentecôte n'existe pas)...sur un rond point une voiture est venu ajouter une "blessure de guerre" à la même jambe!
Une autre leçon que mon père ne cessait de me répéter s'est avérée exacte pour la suite de mon histoire de motard : "conduis un deux-roues comme si tu es invisible !"...
#moto
Ce n'est pas un des meilleurs souvenirs, mais c'est certainement un moment fort de ma vie qui a changé pas mal de choses et m'a permis d'apprendre rapidement qu'en deux-roues on est fragiles...
Un repas en famille un samedi soir chez ma tante se termine, je suis venu avec ma "mob", je la désirais tellement depuis plusieurs années : mon premier deux-roues à moteur, synonyme de liberté, de plus d'autonomie et de plaisir !
Il fait nuit et tout le monde me conseille de rentrer en voiture avec mes parents et de reprendre la mob demain, quand il fera jour...meuh non, je pensais que j'étais assez doué, mais je n'avais la mob que depuis quelques mois (début d'année) et c'était ma 1ère fois de nuit : super, belle occasion de tester la conduite de nuit et de voir si l'éclairage est suffisant, après tout, la nuit c'est plus facile, il y a moins de monde sur la route et je peux rouler doucement si la visibilité n'est pas bonne...et puis un peu plus de 8 km c'est faisable...je pars en premier et mes parents me suivent quelques minutes plus tard en voiture.
2 km plus loin, alors que la route est déserte, en ligne droite, j'accélère avant une côte pour prendre un peu de vitesse, je baisse la tête, je regarde mon compteur, puis dans mon rétro...et je relève la tête : à quelques mètres de moi se trouve une voiture garée sur le bord de la route...grisé par la nuit, la route déserte, la sensation de liberté et l'excitation d'arriver sous peu à la maison, j'ai viré trop à droite et je roule sur les places de parking vides le long de la route, la voiture devant moi est décidemment trop proche et c'est l'impact. Je ne sais pas si j'ai eu le temps de freiner ou essayer un évitemment, mais je ne crois pas, tout juste relacher les gaz...J'ai quelques "flashs" en tête et je me souviens voir tout un tas d'images et de pensées défiler dans ma tête juste avant l'impact...puis, plus rien...un grand bruit, un trou noir de quelques secondes/minutes et je me retrouve allongé au milieu de la route, à plusieurs mètres de ma mob adorée.
Mon premier réflexe n'est pas le bon : je me lève et pense immédiatement qu'il faut que j'aille sur le bord de la route pour éviter qu'une voiture ne m'heurte puisqu'il fait nuit...et là, première douleur qui m'empêche de marcher, mais je force un peu et fini par tomber...je me traîne sur le trottoir...une personne ouvre les fenêtres de sa maison et me demande si tout va bien ou si elle doit appeler les secours...j'ai un second mauvais réflexe en retirant mon casque pour mieux respirer...je lui dit que ça va et que mes parents arrivent sous peu, je pense qu'eux sauront quoi faire...les premiers automobilistes qui arrivent voient ma mob au milieu de la route à quelques mètres et moi sur le trottoir s'arrêtent, quelques voisins sortent...je me retrouve avec un petit attroupement autour de moi et mes parents qui n'arrivent pas...une personne me dit de ne pas bouger la jambe parce qu'elle pourrait être cassée...la douleur n'est pas encore vive, l'adrénaline m'aide, mais j'ai l'esprit un peu troublé et ne pense qu'à rassurer mes parents : je suis OK, juste blessé, mais j'ai réussi à me lever donc ce ne sera rien de grave à part quelques écorchures...la douleur augmente...j'ai enlevé mes gants et mon pouce droit est en sang...je découvrirais plus tard qu'un gros bout d'ongle et de peau sont restés dans le gant...mon ongle mettra plus de 6 mois à repousser.
Les pompiers sont à moins d'un kilomètre et arrivent rapidement...j'ai un excellent souvenir de leur intervention : pros et sympas, malgré mes nombreuses questions sur mon état. Ma jambe me fait extrêmement mal et me préoccupe : je n'avais jamais éprouvé une telle douleur physique. On me place sur une civière pour m'immobiliser au maximum et quelques minutes plus tard je me retrouve à l'hôpital. La douleur est vive et je me rappelle serrer très fort la main de ma mère en me plaignant de la douleur. Je me posais même des questions sur l'intégrité de ma jambe et si les conséquences seraient sérieuses ou non...Les sédatifs arrivent et la dernière image que j'ai en tête sont les néons et le plafond des couloirs de l'hôpital alors qu'on m'amène au bloc opératoire...
Je me réveille bien plus tard, un plâtre sur les trois quarts de la jambe, impossible de la plier donc...ma famille est autour de moi et je suis un peu étourdi après l'anesthésie...J'ai une fracture presque ouverte du tibia et une blessure qui saigne à l'endroit de l'impact sur l'os : il y a un relief sur le plâtre à cet endroit pour éviter de mettre le plâtre directement sur la blessure en salle d'opération. Je découvrirai plus tard que des bouchons de bouteille ont été utilisés pour créer ce relief et éviter tout contact entre plâtre et blessure. 😀 Les médecins ont du déboucher le Champagne dans la salle d'opération !!! 😀 😀 Aucune plaque ou vis, même si le type de fracture le nécessitait : j'ai 14 ans et je suis en pleine croissance.
J''ai passé quelques semaines après mon brevet des collèges, seul dans une salle, avec un aménagement spécial pour le temps des épreuves : mon pouce droit blessé, j'avais besoin de plus de temps pour écrire.
Je me souviens de mon ami Pierrick qui passait me voir à la maison pour me saluer et me mettre à jour sur les leçons que je perdais à l'école durant ma convalescence. Merci à lui !
J'ai récupéré à 100% et de cet accident, j'ai tiré plusieurs leçons : on est vraiment fragiles et l'équipement est extrêmement important à moto...même si ce n'ést qu'un 50cc.
C'était le WE de la Pentecôte et j'ai ensuite passé plus de 3 mois avec des béquilles : j'étais ensuite capable de courir et de dévaler les escaliers avec ! 😀
Une fois ma mob réparée, j'appréhendais d'avoir peur de la reprendre (j'avais peur d'avoir peur ! 😀 ), mais après être monté dessus avec le second plâtre (sous le genou), dans la cour de la maison, j'ai tout de suite eu envie de la mettre en marche ! 😃 Dès que j'ai pu je l'ai reprise et n'ai eu aucune peur particulière, juste un regard plus attentif aux risques sur la route et éviter de me laisser distraire ne serait-ce que quelques secondes.
Je n'ai plus jamais repris un deux-roues à moteur un week-end de Pentecôte...jusqu'au 23 mai 2010 (voir le souvenir), date à laquelle je me trouvais en Italie et sans penser qu'il s'agissait de la Pentecôte (en Italie, la Pentecôte n'est pas célébrée autant qu'en France et le long week-end de Pentecôte n'existe pas)...sur un rond point une voiture est venu ajouter une "blessure de guerre" à la même jambe!
Une autre leçon que mon père ne cessait de me répéter s'est avérée exacte pour la suite de mon histoire de motard : "conduis un deux-roues comme si tu es invisible !"...
#moto